Comme l'an passé, Tamponnaise et Saint-Pierrois se retrouvent ce soir en demi-finale. Avec des joueurs et des équipes différents. Mais toujours cette même rivalité. (Photo d'archives : JA)
Saint-Pierre retrouve encore la Tamponnaise, pour une première demi-finale qui s’annonce comme toujours brûlante et beaucoup plus équilibrée que l’année dernière.
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C’est une vieille histoire du Sud. Une rivalité de clocher entre deux voisins qui se jaugent et qui s’étend au-delà du terrain de basket. Entre deux clubs historiques de l’île qui se disputent les titres également, finissant toujours par se croiser sur le chemin du succès. Comme souvent, Saint-Pierre retrouvera ce soir la Tamponnaise, cette fois pour la demi-finale du championnat régional. Le premier de la phase régulière affrontera le quatrième, pour le factuel. Mais comme toujours avec ces deux clubs, ça va chercher un peu plus loin.Comme l’année dernière, où au bout de trois matches à couteaux tirés, émaillés de quelques échaufourrées, dialogues au verbe haut et coups bas avec son supplément polémiques, Saint-Pierre avait eu raison d’une Tamponnaise à la saison difficile. Un rendez-vous en terre connue, entre cousins, aux liens à la fois ténus et tendus. "On ne les aime pas, ils ne nous aiment pas", résume honnêtement Daniel Doro, l’entraîneur saint-pierrois, qui a connu un bref et douloureux passage sur le banc voisin, qui n’a que renforcé ce sentiment. "C’est un derby et à chaque fois face à eux c’est électrique". "Il y a toujours eu une rivalité, mais il n’y pas de haine pour moi", pondère Marc Risacher, son homologue tamponnais, qui rappelle "que beaucoup de joueurs ont évolué dans les deux clubs".
"On ne les aime pas,
ils ne nous aiment pas"
Mais comme dans un repas de famille où dans l’excitation les rancœurs sous jacentes peuvent exploser quand la soirée s’allonge. Où est avancée comme ce soir, avec une programmation du match ce vendredi soir au lieu du samedi comme initialement prévu. Une étincelle, qui n’a pas manqué de raviver un brasier jamais vraiment éteint. "Toute la saison, ils jouent le samedi soir et là ils vont nous dire qu’ils ont un problème de salle", peste Daniel Doro, avançant une manœuvre pour permettre à Romuald Tami-Tabeth, entraîneur des filles tamponnaises, de jouer ce soir et coacher son équipe demain au BCD.
C’est probable. Comme il est probable que la suspension l’an passé d’Henri Lembé-Ndongué, alors Tamponnais, lors de la belle était excessive. Ou "qu’elle s’était passée d’une manière bizarre", du moins, tempère comme toujours Marc Risacher. Cette fois, tout le monde sera là pour des retrouvailles électriques. Encore les doigts dans la prise de bec de la dernière rencontre en championnat, il y a deux semaines. Du coup, pas besoin de motiver les troupes avant les retrouvailles. Ça a le mérite de concerner les Saint-Pierrois, sûrement repus par leur titre l’an passé dont l’appétit est revenu à l’aune de la dernière ligne droite. "Face au BCD (la semaine dernière), je les ai vu s’encourager comme ils ne l’avaient pas fait depuis longtemps", souligne Daniel Doro. Qui partira favori, avec une seule défaite au compteur lors de la première phase.
Mais l’écart s’est réduit. Seulement invité à la table l’an passé, la Tamponnaise est beaucoup plus costaud que la version 2014. Avec des renforts, et surtout un temps précieux pour construire un collectif, qui n’en était il y a un an qu’une ébauche, entre arrivées tardives et allers-retours des anciens. Avec Marc Risacher à la baguette, qui était déjà sur le banc l’an passé pour la belle, la TBB a des armes à faire valoir. Quasiment les mêmes que leurs adversaires, avec un style proche fait d’intérieurs durs, de volume physique, et d’extérieurs qui peuvent prendre feu un jour où l’adresse est inscrite en lettres majeures sur la boîte aux lettres. Avec les arrivées cette fois précoces de Colin Provost et Romuald Tami-Tabeth et les retours des "anciens" cette fois dans la régularité, la Tamponnaise a suffisament d’huile dans les rouages. Manque "l’expérience (d’équipe) et le mental, estime Marc Risacher. Contre le BCD, Saint-Paul et Saint-Pierre, nous n’étions pas loin, mais c’est ce qui nous a manqué".
Ça devrait être comblé ce soir dans un espace basket toujours chauffé à blanc pour les grands rendez-vous. Idéal, pour se retrouver en famille autour d’un feu aux flammes toujours brûlantes.
Hervé Brelay