La Réunion touche enfn l’or pour la première fois aux Jeux des Îles. Photo SLY
Le 8 août 2015 à 19h17 exactement. Cet instant restera à jamais gravé dans l’histoire du basket féminin réunionnais. Pour la première fois, la Réunion remporte les Jeux des Îles. Au coup de sifflet final, c’est une explosion de joie chez les joueuses, des larmes d’émotion pour Victor Carlot qui a été de toutes les batailles depuis 1998. “C’est un sentiment de fierté. On attend ce moment depuis tellement longtemps. Je veux associer à ce succès Harry Séparoumal qui a contribué au développement du basket féminin et aussi Philippe Lecuyer qui étaient à mes côtés dans le passé, dit-il avec la voix groggy, sans oublier son actuel compagnon de fortune doré, François Gomez. “Il a amené sa touche personnelle sans contestation possible. Avant on jouait au même rythme que les Malgaches. Aujourd’hui, nous avons un jeu plus posé”. Tout en maîtrise.
Et elles nous l’ont démontré pendant quarante minutes. En s’appuyant d’abord sur une défense de fer sous le panneau avec Florine Basque, Julie Lebian et Evelyne Fari, les Réunionnaises ont tenu en respect la grande pivot Rokia (2 points) et coupé la vitesse malgache. Elles ont ensuite “tué” un maximum de temps en attaque grâce à l’intelligence de Nadya Maleyran et de cette sacrée Tania Synacouty. Attendu que les grandes, à l’image de l’excellente Vanessa Turpin, fasse le travail de sape à l’intérieur. “La grande problématique durant la préparation a été d’essayer mettre en place un jeu plus posé tout en gardant cette fougue qu’il y a dans les gênes réunionnais, explique Gomez. L’objectif est atteint car c’est notre match le plus abouti en attaque. Il faut féliciter les filles qui ont été réceptives à mon message”.FRANÇOIS GOMEZ : “LES FILLES ONT ÉTÉ RECEPTIVES À MON MESSAGE”
Les Malgaches n’y sont pas. Maladroites à trois points (4/13) sur l’ensemble du match, sous pression aux lancers-francs (11 ratés). 16-9 au premier quarttemps puis 30-20 à pause, la bande à Ophélie Bonneau gère à merveille son match. Et puis vient ce petit moment de flottement durant laquelle les locales perdent légèrement le fil de cette finale. Madagascar n’en profite que temporairement grâce à deux paniers à trois points. Gomez relance alors sa petite perle, Synacouty. Ses incursions font mal à la finition comme à la distribution. La meneuse locale donne de l’air à son équipe à la fin du troisième quart-temps (30-41). C’est encore elle qui va mettre un point d’honneur à conclure ce spectacle en toute beauté avec une passe aveugle lumineuse pour Julie Lebian (13 points). Le camp réunionnais est en liesse. Il en revient ensuite à Aurore Boyer sur une dernier lancerfranc de fermer cette parenthèse enchantée, 45-60. Ce 8 août 2015, elles s’en souviendront à jamais.
Christophe Coindevel