Après avoir fait plié le BCD, Samuel Maleyran et les Saint-Paulois s'attaquent aujourd'hui aux Mahorais des Vautours de Labattoir. (Photo Frédéric Laï-Yu)
Le BCSP part défier les Vautours de Labattoir aujourd’hui (20h Réunion) pour une place en coupe de France. Ils peuvent le faire et enfin franchir cette barrière sur laquelle les Réunionnais ont trop buté.
basket-ball : Barrage de zone trophée coupe de france
C’est toujours la même rengaine. Deux fois par an, le champion et le vainqueur du Trophée Coupe de France réunionnais défie un club Mahorais. À l’exception du Tampon en mai 2012, depuis cinq ans, ce sont à chaque fois des espoirs déchus, que ce soit face aux Vautours de Labattoir, au TCO Mamoudzou, ou au BC Mtsapéré. Mais on est naïf. À chaque fois. On y croit, malgré tout. À cette victoire que l’on espère déclic et qu’on espère de plus en plus à mesure que la dernière s’éloigne, la plaçant dans la perspective des Jeux des Îles qui approche à grands pas.On veut se persuader que c’est possible. Réaliser qu’il faut désormais considéré comme exploit, nos voisins étant clairement devenus la tête de gondole de la balle orange dans la zone pour défendre l’océan et représenter l’océan Indien face à la métropole. Pour la première chance, c’est Saint-Paul qui va s’y frotter aujourd’hui à 19 heures (20h Réunion), dans l’antre des Vautours, à Labattoir, sur Petite-Terre. Une équipe habituée à voler dans les plumes de nos représentants. Qui a maintes fois barré la route au BCD, que ce soit pour une place en finalités N3 ou en Trophée Coupe de France. "Une grosse équipe, décrit le Dionysien Sébastien Biscou. Qui travaille ensemble depuis 5-6 ans et qui se connaît par cœur. En plus, ils ont un mental d’acier et même à -25 ils ne lâchent rien."
"On est dans notre match"
Misant immuablement sur leur style "run and gun" auquel ils ont su ajouter un pragmatisme au fil des années et au gré des passages sur le banc de techniciens métropolitains. "Ça joue vite, complète Stan Irigaray, qui avec Guillaume Salaün, Vincent Manicon et Léo Chalopin était du voyage saint-paulois il y a quatre ans, après la victoire en Trophée Coupe de France. On avait déjà joué contre les Vautours et on avait perdu en prolongation. C’était notre premier voyage tous ensemble et on avait un peu profité à côté aussi." Cette fois, l’état d’esprit est tout autre. Partis à 14 jeudi, les Saint-Paulois sont à l’abri de toute mauvaise surprise sur le plan de leur effectif. Qui n’a jamais regorgé d’autant de talents, notamment pour les arrières. Surtout, l’envie y est. Celle ne pas voir la victoire face au BCD en finale comme un aboutissement, mais de se projeter au-delà des océans. Vers un 64e de finale du Trophée Coupe de France, le 24 janvier, qui attend depuis trop longtemps de voir une équipe masculine réunionnaise.
"Gagner, ce serait un exploit, estime Stan Irigaray. On est concentré pour ça. On rigole à côté mais on est vraiment dans notre match." Reculés à 15 minutes de Mamoudzou dans leur cocon, les hommes de l’Ouest fourbissent leurs armes et le groupe de trentenaires n’oublie pas sa cible. "Ça ne l’était pas au début de saison mais maintenant c’est clairement un objectif, abonde le coach Guillaume Dhaussy, qui rejoindra son groupe aujourd’hui. L’émulation était un peu retombée après la finale contre le BCD mais dans le discours et l’attitude, on sentait après une bonne semaine d’entraînement que tout le monde était concentré et voulait aller chercher cette grosse victoire."
Une bonne démarche dans l’intention. Le premier pas nécessaire, mais pas suffisant. "Contre les Vautours, on a dû tenter toutes les stratégies, se souvient Sébastien Biscou. On a joué rapide, on leur a laissé le ballon, on a tenté de jouer en marchant... On s’est trompé des fois. Ce qu’il ne faut pas faire c’est arrêter le jeu car ça fait perdre le rythme.""La clé, c’est de contrôler le rythme et le repli défensif, abonde Guillaume Dhaussy. On sait que le public va être hyper chaud mais il ne faut pas se laisser impressionné. On a des gars qui ont l’expérience pour ça." Notamment Samuel Maleyran et Basile Grégorieff, qui auront la charge de dicter le tempo à la mène et d’enquiller les points aussi pour le premier. Que son coach ne veut pas voir comme déterminant. "Si Alex (Vanwascappel) et Vincent (Manicon) ne verrouillent pas le rebond, on sera en difficulté", devant s’opposer à l’infatigable Henri, filiforme poste 3/4.
Habitués à rafler le Trophée, car à la fin, ce sont (trop) souvent les Mahorais qui gagnent. Derrière Saint-Paul, il y aura donc leurs habituels, mais aussi tout le basket réunionnais, comme Sébastien Biscou, qui malgré la lourde défaite en finale face au BCSP (80-65) "aimerait bien qu’ils réussissent. Ils ont toutes les clés en main avec à disposition la meilleure équipe de leur histoire."À eux d’y rentrer.
Hervé Brelay